mercredi 30 mai 2018

Pétition

Occupation du lycée Arago, nous, parents, citoyen.ne.s, saisissons le défenseur des droits

par un collectif de parents 

Monsieur le défenseur des droits,
C’est en tant que citoyen.ne.s et/ou parents que nous vous saisissons officiellement au nom de ce qui nous apparaît comme une grave atteinte aux droits humains.
Le mardi 22 mai, en marge de la manifestation pour la défense des services publics, quelques lycéen.ne.s, étudiant.e.s, et militant.e.s ont décidé de prolonger la mobilisation par une discussion en Assemblée Générale dans le lycée Arago. Ils et elles sont entré.e.s dans les lieux sans autorisation, accompagné.e.s de quelques photojournalistes. Quelques instants plus tard les forces de l’ordre sont intervenues pour les en déloger au nom de l’illégalité de l’intrusion.
Des images tournées par les journalistes présents témoignent d’un usage disproportionné de de la violence malgré le caractère pacifique de la réunion ; elles montrent également l’absence de résistance des participant.e.s.
Surtout, les jeunes arrêtés ont été parqués plusieurs heures de suite dans des cars sans aucune information, nourriture, boisson ni même lumière, avant d’être répartis dans plusieurs commissariats pour des mises en garde à vue. Parmi eux, 40 mineur.e.s et 88 majeur.e.s dont certain.e.s sont nos enfants, et dont nous n’avons eu aucune nouvelles avant le lendemain, jour de défèrement devant le TGI de Paris.
Un photojournaliste appartenant au collectif La Meute a par ailleurs subi un prolongement de sa garde à vue par une nuit au dépôt (de la prison !). L’affaire se solde par quelques rappels à la loi, des classements sans suite, des convocations ultérieures et 13 mises en examen de mineurs, à quelques jours du début du Baccalauréat.
Outre les irrégularités de procédure c’est aussi l’usage disproportionné de la force et de
L’intimidation qui fait aujourd’hui l’objet de votre saisine.
Monsieur le défenseur des droits, les jeunes ont-ils encore le droit dans ce pays de manifester leur colère et de s’assembler pour discuter sans subir une répression disproportionnée sous forme de punition collective ?  Est-il conforme aux droits humains de priver des jeunes de tout contact avec leurs familles ? La répression serait-elle devenue l’unique rempart contre une jeunesse affirmant son appétit de démocratie ?
Nous considérons qu’il s’agit-là de maltraitance caractérisée dont les effets sur la socialisation politique de la jeunesse pourraient être délétères. Plus que jamais, nous affirmons notre soif de calme et d’humanité ; et, plus encore, nous refusons que les droits de nos enfants, étudiant.e.s, élèves, soient à ce point bafoué.e.s.  lire la suite et signer la pétition

publié dans Libération et Mediapart

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