par Catherine Chabrun, blog de Mediapart
La langue française et son enseignement soulèvent les passions et
déclenchent d’éternelles polémiques. Il est convenu d’en déplorer le
déclin, prélude à une inéluctable extinction. Certains font même
profession de souffler sur les braises, martelant sans relâche quelques
prétendues évidences : l’orthographe des petits Français est aujourd’hui
un désastre, l’illettrisme touche un élève sur trois, les jeunes ne
possèdent tout au plus que quelques dizaines de mots de vocabulaire… Il
n’y a pas à chercher bien loin le coupable de cette débâcle
« civilisationnelle » : c’est l’école et ses enseignant.e.s qui
n’apprennent désormais plus ni à lire ni à écrire ! Littérateurs,
pamphlétaires ou responsables politiques se bousculent pour prophétiser
ce naufrage – avec d’autant plus de « conviction » qu’il leur assure
visibilité médiatique et promesse de juteux succès éditoriaux… ou
électoraux.
Paroles d’élèves, pratiques de profs
C’est cependant une autre réalité que nous vivons, celle du quotidien des heures de cours, celle de notre expérience de praticiens et de praticiennes de l’enseignement du français, de la maternelle à l’Université. C’est d’abord la curiosité des élèves, leur finesse, leur capacité à se mettre à la place de l’autre qui nous interpellent et que nous voudrions partager et souligner [2]. Ce sont des paroles sur le cours, sur la littérature ; des paroles sur la culture, leurs cultures ; des paroles sur la vie, le monde, la société, sur l’histoire… pour qui veut bien les accueillir. À la manière des auteur.e.s qu’ils côtoient – avec ou sans nous –, les élèves savent faire rire, faire réfléchir, émouvoir, interroger, bousculer, etc.
La langue est un objet vivant, une réinvention permanente de nous-mêmes et de notre relation à l’autre et au monde. Son enseignement ne se réduit pas à une visée utilitaire [3] ou testamentaire.
Paroles d’élèves, pratiques de profs
C’est cependant une autre réalité que nous vivons, celle du quotidien des heures de cours, celle de notre expérience de praticiens et de praticiennes de l’enseignement du français, de la maternelle à l’Université. C’est d’abord la curiosité des élèves, leur finesse, leur capacité à se mettre à la place de l’autre qui nous interpellent et que nous voudrions partager et souligner [2]. Ce sont des paroles sur le cours, sur la littérature ; des paroles sur la culture, leurs cultures ; des paroles sur la vie, le monde, la société, sur l’histoire… pour qui veut bien les accueillir. À la manière des auteur.e.s qu’ils côtoient – avec ou sans nous –, les élèves savent faire rire, faire réfléchir, émouvoir, interroger, bousculer, etc.
La langue est un objet vivant, une réinvention permanente de nous-mêmes et de notre relation à l’autre et au monde. Son enseignement ne se réduit pas à une visée utilitaire [3] ou testamentaire.
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